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Capsule MD

La Banque du Canada porte son taux à 3,75 %

Wesley Blight

2022-10-27

La Banque du Canada augmente son taux directeur à 3,75 % pour dompter l’inflation. Voyez ce à quoi nous nous attendons.


Points à retenir

  • La Banque du Canada relève son taux de financement à un jour de 0,5 %.
  • La plupart des observateurs s’attendaient plutôt à une majoration de 0,75 %.
  • La banque centrale a réitéré que d’autres hausses des taux d’intérêt sont à prévoir.

La Banque du Canada a relevé de 0,5 % le taux cible du financement à un jour dans l’espoir de juguler l’inflation. Conformément à nos prévisions, une sixième hausse d’affilée porte le taux à 3,75 %. Rappelons-nous qu’en mars, il se situait à 0,25 %. La décision de cette semaine en a surpris plus d’un, car plusieurs s’attendaient à une augmentation de 0,75 %. Le resserrement quantitatif se poursuivra également, ce qui signifie que les obligations du gouvernement du Canada détenues par la banque centrale ne seront pas remplacées à l’échéance.

Malgré le recul de l’indice des prix à la consommation (IPC), qui est passé de 8,1 % à 6,9 %, les pressions inflationnistes continuent de préoccuper la Banque du Canada. « Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque n’indiquent pas encore de manière significative que les pressions sous-jacentes sur les prix s’atténuent. Les attentes d’inflation à court terme demeurent élevées, ce qui accroît le risque que la forte inflation s’enracine », a-t-elle déclaré.

Pour conclure son communiqué de mercredi, la Banque du Canada a répété qu’elle « s’attend à ce que le taux directeur doive encore augmenter ».

Normalisation de l’inflation prévue d’ici la fin de 2024

Une combinaison de facteurs contribue à alimenter l’inflation : la reprise faisant suite à la pandémie, les problèmes persistants d’approvisionnement, la hausse des prix des produits de base, le conflit en Ukraine et l’appréciation du dollar américain. La Banque s’attend toutefois à ce que l’inflation s’atténue au fur et à mesure que le resserrement de la politique monétaire (majoration des taux d’intérêt) freine la demande, que les problèmes d’approvisionnement se résolvent et que l’effet des prix plus élevés des produits de base s’atténue.

La Banque du Canada s’attend toujours à ce que l’inflation mesurée par l’IPC soit ramenée à environ 3 % d’ici la fin de 2023 et qu’elle atteigne la cible à long terme de 2 % d’ici la fin de 2024. Cela étant dit, les taux devront vraisemblablement être relevés à nouveau à court terme. « Les futures hausses de taux seront influencées par nos évaluations : de l’efficacité du resserrement de la politique monétaire pour ralentir la demande, de la résolution des problèmes d’approvisionnement, et de la réaction de l’inflation et des attentes d’inflation aux hausses de taux », explique-t-elle.

Ralentissement de la croissance à prévoir

Sans surprise, la politique monétaire plus restrictive plombe l’activité économique mondiale. Dans le Rapport sur la politique monétaire d’octobre, les prévisions de croissance mondiale ont été revues à la baisse comparativement à celles de juillet. La Banque du Canada s’attend désormais à une croissance de 3 % en 2022, de 1,5 % en 2023 et de 2,5 % en 2024 (contre 3,5 %, 2 % et 3 %, respectivement, en juillet).

Au Canada, la demande reste excédentaire et il y a toujours une pénurie de main-d’œuvre. Les récentes hausses de taux de la banque centrale semblent fonctionner : le marché de l’habitation a soudainement reculé et les dépenses des ménages et des entreprises se sont tempérées. La demande internationale a, elle aussi, ralenti. Au Canada, les attentes de croissance économique se chiffrent maintenant à 3,25 % en 2022, à 1 % en 2023 et à 2 % en 2024 (contre 3,5 %, 1,75 % et 2,5 %, respectivement, en juillet).

Des hausses de taux conformes aux attentes

Tout de suite après l’annonce d’une hausse de taux inférieure aux prévisions, les actions canadiennes ont rebondi et les taux de rendement des obligations canadiennes ont fléchi. En effet, certains y voient un signal que la Banque s’apprête à ralentir le resserrement de sa politique monétaire. La direction adoptée à court terme n’en demeure pas moins conforme à nos attentes.

Nous avons récemment augmenté nos positions en actions, mais elles demeurent, dans l’ensemble, sous-pondérées au sein de nos portefeuilles. Les marchés boursiers ont fait l’objet d’une liquidation significative en raison de l’inflation, qui reste obstinément élevée. Étant donné le resserrement des conditions financières pour combattre l’inflation, les perspectives des facteurs économiques fondamentaux continuent de se détériorer. Toutefois, les risques associés à une sous-pondération des actions ont beaucoup augmenté, puisqu’un positionnement en fonction d’une récession fait maintenant consensus. À court terme, nous estimons prudent d’accroître nos placements en actions tout en conservant dans l’ensemble une sous-pondération.

Pour ce qui est des titres à revenu fixe, nous continuons de viser une courbe des taux plus plate (les taux de rendement des obligations à court terme ont augmenté davantage que ceux des obligations à long terme) et une durée (sensibilité aux taux d’intérêt) légèrement plus élevée en Amérique du Nord.

Pour obtenir plus de renseignements sur l’annonce de la Banque du Canada ou sur votre portefeuille, communiquez avec votre conseillère ou conseiller MD*.

Si vous voulez mieux comprendre l’incidence de la hausse des taux sur vos finances, au-delà de vos placements, voici quelques aspects importants à considérer.

La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est prévue le 7 décembre. Il s’agira de la dernière réunion cette année.

* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.

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