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Valeur des conseils : « Devrais-je m’incorporer? »

Deux personnes en pyjama s’enlacent dans la cuisine. Une d’entre elles tient une tasse.

La valeur des conseils financiers : le processus de planification de MD. Cette série d’articles illustre la situation financière de ménages de médecins du Canada et le processus de planification qu’utilise Gestion financière MD (MD) pour les aider à atteindre leurs objectifs. Même si ces études de cas dépeignent des personnages fictifs, elles sont néanmoins le reflet de conversations que les conseillères et conseillers MD* ont quotidiennement avec de vrais médecins et les membres de leur famille.

Sonia, 37 ans, commence à prendre de l’assurance dans les aspects cliniques de son travail en tant que jeune médecin, mais le côté « affaires » de la profession lui échappe encore. Quelques collègues lui ont recommandé de se constituer en société, et l’idée lui semble bonne, mais elle ne sait pas trop pourquoi.

Sonia en est à sa troisième année de pratique dans un hôpital communautaire de l’île de Vancouver et elle entretient de bonnes relations avec ses patients. Elle en voit plusieurs régulièrement en consultation externe en néphrologie et s’est fait beaucoup d’amis dans le milieu.

Après le tourbillon des études à Kingston, de la résidence à Toronto et de la formation complémentaire à Stanford en Californie, elle découvre avec étonnement qu’elle est prête à s’établir pour de bon. Sonia et Susie sont conjointes de fait depuis 10 ans. Elles ont toujours profité au maximum de leurs temps libres, que ce soit une heure de relaxation au spa, une escapade spontanée dans un Airbnb haut de gamme ou une randonnée spirituelle de deux semaines au Népal.

Le défi : « J’adore ma vie de médecin, et je compte m’établir pour de bon. Est-ce le temps de me constituer en société? »

Sonia admet qu’elle ne s’occupe pas beaucoup de ses finances et avoue en riant qu’elle ignore totalement combien coûtent les choses. Elle remercie sa grand-mère de lui avoir laissé en héritage un montant spécialement destiné à payer ses études, pour l’aider à réaliser son rêve de devenir médecin.

Cette manne inattendue est venue adoucir les années de vaches maigres qu’est normalement la résidence. C’était facile pour Sonia de piger dans cet héritage, sans trop s’inquiéter de ses dépenses ou du montant restant.

À cause des exigences de sa profession et de ses longs quarts de travail, elle a cru bon d’avoir un compte conjoint avec Susie. Cette dernière est une experte de l’organisation, que ce soit dans la planification de voyages, la recherche d’aubaines sur Amazon ou les emplettes de nourriture et de vin.

Maintenant Sonia se sent prête à prendre racine, dans sa carrière comme dans son couple, et songe même à fonder une famille. Ses confrères et consœurs lui disent souvent qu’en tant que travailleuse autonome, elle devrait s’incorporer. Les avantages semblent nébuleux, mais elle ne veut pas passer à côté d’une bonne occasion!

Les chiffres

  • 80 000 $ en dépenses personnelles par année, selon le relevé préparé avant la rencontre avec un conseiller financier
  • 50 000 $ en REER, plus un solde de 20 000 $ à rembourser dans le cadre du Régime d’accession à la propriété pour une mise de fonds sur un condo en périphérie de Victoria
  • 150 000 $ en cotisations REER inutilisées (aucune cotisation depuis l’achat du condo)
  • Environ 100 000 $ dans un compte conjoint avec Susie, la part d’héritage de Sonia
  • Prêt hypothécaire de 300 000 $ pour le condo de 3 ½ (maintenant évalué à 550 000 $); amortissement sur 10 ans pour augmenter rapidement la valeur nette; frais de logement d’environ 5 000 $ par mois

L’analyse : le regard neuf d’un conseiller MD

Un soir, en faisant des recherches, Sonia tombe sur une courte vidéo sur les avantages de la constitution en société et décide de communiquer avec un conseiller MD*. Nous lui présentons Ralph, qui lui explique comment MD pourrait l’aider, et les deux décident de faire équipe. Dans les semaines qui suivent, ils discutent de la situation de Sonia en long et en large, et Ralph réunit de l’information, obtenue par courriel sécurisé. Il découvre rapidement qu’il y a quelque chose qui cloche. Les dépenses personnelles de Sonia (80 000 $) ne semblent pas correspondre à sa situation financière.

Les chiffres ne s’accordent pas. Les REER et autres comptes d’épargne de Sonia ont stagné. L’héritage commence à s’épuiser. Alors que Sonia facture un impressionnant 400 000 $ par année en soins médicaux, elle empoche en réalité autour de 150 000 $ après les taxes et les frais généraux. Sa conjointe paye la plupart des dépenses du couple avec l’argent du compte conjoint, mais Sonia et elle ne font pas ensemble le suivi du solde. Il en reste beaucoup moins que pensait Sonia!

Le peu d’économies en dit beaucoup. Les dépenses effrénées, les frais de logement et les maigres économies semblent indiquer que Sonia n’est pas actuellement en mesure de profiter des avantages de l’incorporation, du moins pas avant d’avoir revu ses priorités financières. Pour savoir si c’est une bonne idée de vous constituer en société, il faut entre autres vous demander si vous gagnez largement plus que ce que vous dépensez couramment. Les économies supplémentaires peuvent réduire votre facture totale d’impôt, car vous pouvez laisser dans la société l’argent dont vous n’avez pas besoin dans l’immédiat. Ainsi, un maximum de 500 000 $ par année peut être imposé au taux de 11 % pour les petites entreprises (impôt fédéral et de la Colombie-Britannique; les taux provinciaux varient d’une province à l’autre), jusqu’à ce que l’argent soit retiré de la société sous forme de revenus. Or, plutôt que d’économiser pour la retraite, Sonia a choisi d’accélérer ses paiements hypothécaires. Elle croit qu’en augmentant la valeur nette du condo, elle aura plus d’argent quand viendra le temps de vendre pour passer à une maison familiale.

Le plan

Sonia était déterminée à se constituer en société parce qu’il lui semblait que c’était la chose responsable à faire pour sa carrière. Elle était donc bien étonnée que Ralph le lui déconseille pour le moment.

Ralph explique : « Sonia semblait en être arrivée à une étape clé de sa vie : elle était prête à s’investir dans sa carrière et à prendre racine sur le plan personnel. Elle m’a aussi confié que sa conjointe et elle envisageaient d’avoir un enfant. Aux yeux de Sonia, l’incorporation lui servirait à mieux structurer ses finances.

« Certes, la constitution d’une société médicale multiplie les possibilités de planification. Elle peut aussi apporter plus de solidité financière et accélérer la croissance de ses actifs, mais seulement sous certaines conditions et au bon moment. Pour l’instant, nous avons dressé un plan en trois parties pour stabiliser ses finances, aussi bien dans l’exercice de sa profession que dans son rôle futur de soutien de famille. »

La constitution en société n’est pas une solution passe-partout. Cette décision doit tenir compte des circonstances de la vie, et des objectifs financiers que Sonia travaille encore à définir. Commençons par le début!

  1. Apprendre à gérer ses dépenses

Sonia a eu la chance de ne pas avoir de soucis d’argent pendant ses études, mais elle a manqué l’occasion d’acquérir de bonnes habitudes de consommation.

« En discutant avec elle, je découvrais qu’elle avait “oublié de mentionner” quelques achats, comme de l’équipement d’entraînement à la maison, des cadeaux pour ses collègues, des billets d’avion pour la mère de Susie et d’autres dépenses spontanées », explique Ralph.

Nous l’avons encouragée à suivre de plus près ses dépenses le reste de l’année pour que nous puissions mieux comprendre ses rentrées et sorties de fonds et redéfinir ses priorités financières. Les choix que fait le couple l’aident-ils à atteindre ses buts? Nous avons proposé de travailler en équipe, avec l’aide de Susie dans le rôle de responsable des finances domestiques.

Cette étape s’inscrit dans le processus qui mènera Sonia à repenser ses priorités financières et à définir ses attentes pour demain.

  1. Attendre avant de se constituer en société

La constitution en société permet au médecin de décider de la part de revenus imposables qu’il touche chaque année. Le reste est conservé dans les fonds de la société pour plus tard.

À l’heure actuelle, il serait mieux pour Sonia de se concentrer sur la gestion de ses dépenses, puis sur ses économies. Inutile d’entamer le projet juste pour le principe. Nous lui avons aussi recommandé d’utiliser les droits de cotisation au REER qui lui restent. Ce sera avantageux, non seulement sur le plan fiscal, mais aussi en raison des subventions provinciales qui pourraient ajouter à ses économies.

Sonia doit atteindre le point où le fait d’avoir une société lui sera bénéfique, sa priorité étant de réduire sa dette. Une fois ses dépenses et son épargne sur la bonne voie, nous pourrons revoir le projet pour accroître ses revenus et ses économies.

L’incorporation peut aussi aider les travailleurs autonomes à s’assurer d’une source de revenus fiable à la retraite, que ce soit en épargnant au sein même de la société ou en cotisant à un régime de retraite multi-employeurs, comme le Régime de retraite MedicusMC, conçu spécialement pour les médecins incorporés du Canada.

Nous suivrons les progrès de Sonia. Il pourrait être avantageux, par exemple, de récupérer des fonds actuellement affectés à des dépenses, comme les frais de logement, pour les investir ailleurs.

  1. Planifier ses finances en couple

Après 10 ans de vie commune, il est temps pour Sonia et sa conjointe de renforcer leur partenariat financier et de parler d’argent.

« C’est courant chez les jeunes couples en union de fait. Nous pouvons leur montrer comment tirer le meilleur parti des crédits d’impôt et réduire leur fardeau fiscal par différents moyens comme élaborer un plan financier familial, coordonner leurs déclarations de revenus et même fractionner le revenu pour cotiser à un REER de conjoint », explique Ralph.

Si Sonia décide un jour de se constituer en société, elle pourrait récolter d’autres avantages. Les actifs de la société sont distincts des revenus et des biens personnels, mais il est important d’en tenir compte dans la planification financière et l’épargne-retraite du ménage, au même titre que les REER, REER du conjoint, comptes d’épargne libre d’impôt et autres avoirs.

Pour accroître la sécurité financière du couple, l’existence d’une société pourrait permettre une participation à un régime de retraite enregistré, si Sonia et Susie souhaitent profiter d’un revenu de retraite prévisible à vie. En planifiant à deux, elles ont plus de flexibilité financièrement, par exemple si Susie entend rester à la maison pour élever un enfant.

Se préparer à la prochaine étape : la carrière médicale et la vie familiale

Le processus de planification financière consistait à aider les conjointes à mettre les choses en place pour avancer dans leur vie personnelle comme dans leur carrière.

Avec l’aide d’un conseiller MD, le couple a pu prendre ses finances en main, planifier la croissance d’une carrière médicale et jeter les bases de la vie de famille rêvée.

* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.