Stratégies FERR pour optimiser votre revenu imposable à la retraite
Décider du bon moment pour convertir votre REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) est une étape importante dans la planification de votre retraite. Une stratégie de retrait personnalisée et efficace du point de vue fiscal peut vous aider à payer moins d’impôt et à tirer le maximum de vos économies, que vous en ayez besoin maintenant ou plus tard.
Qu’est-ce qu’un FERR, déjà?
Contrairement au REER, qui vous permet d’épargner pour la retraite au moyen de cotisations annuelles, le FERR sert à financer votre retraite au moyen de retraits annuels. Vous pouvez convertir votre REER en FERR n’importe quand, mais avant la fin de l’année où vous atteignez 71 ans. Les retraits du FERR, quant à eux, doivent débuter avant la fin de l’année civile de votre 72e anniversaire.
Après la conversion, vous devez retirer chaque année au moins le minimum requis, lequel correspond à un pourcentage donné de la valeur totale de votre FERR au début de l’année. Plus vous avancez en âge, plus ce pourcentage augmente, et le montant minimum des retraits aussi.
Toute somme que vous retirez au-delà du minimum obligatoire fait l’objet de retenues d’impôt.
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Québec |
Ailleurs au Canada |
Jusqu’à 5 000 $ |
5 % |
10 % |
De 5 000 $ à 15 000 $ |
10 % |
20 % |
Plus de 15 000 $ |
15 % |
30 % |
Si vous commencez les retraits trop tôt ou si vous retirez plus que nécessaire, vous risquez de vous retrouver dans une fourchette d’imposition plus élevée. Cela pourrait nuire aussi à votre admissibilité aux prestations gouvernementales fondées sur le revenu. Il est donc important de planifier vos retraits de façon stratégique.
Avant la conversion
Si vous avez plusieurs comptes REER, les regrouper dans une seule institution financière peut être une bonne idée. Ce sera plus simple pour gérer vos comptes et plus facile de garder un œil sur la répartition de votre argent entre vos différents placements.
Stratégies de conversion et de retrait efficaces du point de vue fiscal
Puisez d’abord dans vos revenus les moins fiscalement avantageux
Pour profiter au maximum des avantages du report de l’impôt, vous devriez retirer le moins d’argent possible de votre FERR, et ce, le plus longtemps possible. Vos sources de revenus les moins avantageuses sur le plan fiscal, comme vos portefeuilles de placements personnels, devraient être utilisées en premier. Prenez connaissance des stratégies pour ne pas trop en laisser à l’impôt.
Si vous ne retirez du FERR que le minimum obligatoire, les fonds qui y restent peuvent continuer de prendre la valeur. Un professionnel de la fiscalité peut, en collaboration avec votre conseiller financier, vous aider à structurer vos retraits en tenant compte de vos priorités et de l’impôt à payer.
Calculez le retrait minimum en fonction de l’âge de votre conjoint
Au moment d’entreprendre la conversion de votre REER en FERR, vous avez la possibilité d’établir le retrait minimum de votre FERR en fonction de l’âge de votre conjoint, s’il est plus jeune que vous, plutôt que du vôtre. C’est une stratégie qui peut être intéressante si vous n’avez pas besoin tout de suite du revenu de votre FERR. Pensez à en informer votre institution financière si vous choisissez cette option. Gardez à l’esprit, toutefois, que vous ne pourrez pas revenir sur votre décision plus tard.
Choisissez la fréquence de vos retraits
Vous pouvez retirer tout le montant minimum en une seule fois chaque année, mais ce n’est pas la seule option. Choisissez ce qui convient le mieux à vos besoins : une fois par semaine, par mois, par trimestre ou bien par année. Programmez ensuite des retraits automatiques selon la fréquence choisie. Vous n’avez pas à calculer vous-même le montant minimum à retirer de votre FERR chaque année; votre institution financière s’en occupe pour vous.
Si vous voulez que votre FERR puisse fructifier tout au long de l’année, mieux vaut faire un retrait unique en fin d’année.
Déposez l’excédent dans votre CELI
Si vous n’avez pas besoin de tout l’argent provenant du retrait obligatoire de votre FERR et que vous disposez de droits de cotisation, investissez l’excédent dans votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI).
Les placements pourront y fructifier à l’abri de l’impôt, et tous les retraits seront libres d’impôt. Qui plus est, les retraits de votre CELI ne nuisent pas à votre admissibilité aux prestations gouvernementales fondées sur le revenu, comme la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
Égalisez vos revenus à la retraite
Retirer votre épargne le plus tard possible n’est pas toujours l’idéal : si votre REER est bien garni, la charge fiscale associée aux retraits sera plutôt lourde. Si vous transformez votre REER en FERR et commencez plus tôt à faire des retraits, vous étalerez sur une plus longue période l’impôt à payer.
Fractionnez votre revenu de retraite avec votre conjoint
Le fractionnement du revenu est un procédé qui permet à un membre de la famille dont le revenu est élevé de transférer une partie de ce revenu à un autre membre de la famille qui gagne moins, l’objectif étant de réduire la facture d’impôt totale de la famille. Si vous avez 65 ans ou plus, vous pouvez transférer à votre conjoint jusqu’à 50 % du revenu de votre FERR pour réduire l’impôt total à payer sur ce montant.
Si votre conjoint est âgé d’au moins 65 ans, il peut utiliser ce revenu pour demander le crédit d’impôt pour revenu de pension. Ce crédit s’applique à la première tranche de 2 000 $ de revenu de pension admissible et se traduit par une économie d’impôt fédéral maximale de 300 $ par année.
Un peu de planification peut faire une grande différence
Même si vous n’avez pas besoin tout de suite du revenu de votre FERR, il est important de planifier et d’optimiser vos retraits pour éviter de payer plus d’impôt que nécessaire. Adressez-vous à votre conseillère ou conseiller MD* pour savoir quelle est la stratégie de retrait du FERR qui répond le mieux à vos besoins.
* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.
L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.