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Les programmes de recrutement et de rétention des médecins sont-ils appropriés pour vous?

Il ne fait aucun doute que la transition de la faculté de médecine à la résidence est une période exaltante. Or, la transition de la résidence à l’exercice de plein droit l’est tout autant. Ces passages obligés sont cependant aussi extrêmement difficiles sur le plan financier.

Heureusement, de nombreux programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux peuvent alléger ce fardeau du début de carrière. 

Les gouvernements ont en effet conçu des programmes pour encourager les jeunes médecins à exercer leur profession là où les besoins sont les plus grands, souvent dans des régions rurales ou éloignées. Vous avez peut-être déjà entendu parler des programmes « d’obligation de service » et de primes au recrutement et à la rétention. Du point de vue du médecin, ces programmes offrent une soupape financière tout en contribuant à combler certaines lacunes dans les soins de santé au Canada.

Vous trouverez ci-dessous quelques explications qui vous aideront à établir si l’un ou l’autre de ces programmes pourrait vous convenir. 

Programmes d’obligation de service

Les programmes « d’obligation de service » varient beaucoup, mais ils reposent tous sur un engagement de votre part à exercer votre profession dans une localité mal desservie pendant une période donnée. En contrepartie de la signature de cet accord, vous bénéficierez des  avantages suivants :

  • une exonération du remboursement de vos prêts étudiants;
  • une subvention ou bourse;
  • une possibilité de formation (p. ex., postes de médecin résident pour des diplômés en médecine formés à l’étranger).

Les ententes « d’obligation de service » sont des contrats exécutoires sur le plan légal. Si pour une raison quelconque, vous n’êtes pas en mesure de respecter votre engagement, vous devrez rembourser en totalité ou en partie les sommes versées.

Voici quelques exemples de ce genre de programmes :

Le Programme d’exemption des intérêts sur les prêts des médecins résidents de l’Ontario s’applique aux prêts fédéraux et aux prêts provinciaux/territoriaux qui n’ont pas été consolidés dans un prêt bancaire. Si vous vous inscrivez à ce programme, vous n’êtes pas tenu de rembourser le principal (c.-à-d. la somme initialement empruntée) ni de payer les intérêts sur vos prêts étudiants pendant toute votre résidence et pendant les 30 jours qui suivent. En d’autres termes, le remboursement de vos prêts est suspendu sans que les intérêts s’accumulent au cours de cette période. En contrepartie, vous devez vous engager à travailler en Ontario pendant cinq ans à la fin de votre résidence. Ce programme est offert à tous les médecins spécialistes.

Pour attirer des médecins de l’extérieur de la province, l’Île-du-Prince-Édouard offre des subventions liées à une « obligation de service ». Par exemple, en échange d’un engagement à travailler trois ans dans la province, un médecin de famille recevra de 50 000 $ à 115 000 $, selon le lieu admissible où il choisira de travailler. Certains spécialistes peuvent aussi être admissibles à des subventions lorsqu’il y a des postes vacants.  

En Colombie-Britannique, la province offre quelques programmes aux diplômés internationaux en médecine (DIM). L’un d’entre eux est le Programme pour diplômés internationaux en médecine, lequel finance la résidence des DIM admissibles qui s’engagent à travailler ensuite deux ans (médecins de famille) ou trois ans (spécialités prioritaires) dans une communauté prioritaire de la Colombie-Britannique.

Mesures incitatives pour le recrutement et la rétention

Les provinces et territoires ont aussi un autre outil pour attirer des médecins et combler les lacunes de leur réseau : le paiement de primes incitatives. 

Par exemple, en Saskatchewan, le Programme d’incitation au travail en région rurale offre des primes aux nouveaux médecins (y compris les DIM) qui s’engagent à exercer dans une localité rurale ou éloignée de la province. Vous devez satisfaire à certaines conditions, mais en gros, vous toucherez une prime d’au moins 10 000 $ qui augmentera après chaque nouvelle année d’exercice dans la région jusqu’à concurrence de quatre ans.

En Colombie-Britannique, grâce au Fonds des primes de recrutement, les médecins résidents qui passent à l’exercice de plein droit et qui s’engagent à pourvoir un poste vacant dans une communauté rurale admissible touchent une prime de 5 000 $ à 20 000 $, selon le degré d’isolement de la communauté. Si le médecin ne demeure pas dans cette communauté pendant au moins un an, il devra rembourser la prime.

Quelques conseils avant de vous engager

Ces programmes sont attrayants, surtout pour un médecin en début de carrière qui a accumulé des dettes parfois supérieures à 100 000 $, mais il faut bien évaluer certains facteurs avant de vous engager. Voici quelques conseils pour vous aider à prendre une décision éclairée : 

1. Obtenez l’opinion d’un professionnel sur votre contrat « d’obligation de service ».
Votre association médicale provinciale ou territoriale sera vraisemblablement en mesure de vous aider à analyser votre contrat « d’obligation de service ». Cependant, si vous obtenez l’opinion d’un avocat, vous comprendrez mieux les modalités et les clauses du contrat ainsi que les pénalités à payer si vous l’enfreignez. Assurez-vous aussi d’analyser attentivement toutes les conditions, notamment celles portant sur les congés de maternité, car chaque programme traite ces questions différemment.

2. Réfléchissez au mode de vie que vous privilégiez.
La médecine en milieu rural peut être vraiment gratifiante. Dans bon nombre de petites localités, l’accès aux soins de santé est limité et votre arrivée pourrait faire une différence réelle. Vous apprendrez à connaître vos patients, aussi bien professionnellement que personnellement. La vie rurale comporte toutefois son lot de difficultés. Les ressources et le personnel de soutien sont parfois rares, et vous aurez peut-être à assumer des responsabilités additionnelles qui pèseront lourd sur vos épaules, comme de longues heures de garde et de nombreuses tâches administratives. 

Le travail en région rurale pourrait aussi vous éloigner de votre famille et de vos amis, sans mentionner l’éventail de services et d’activités auquel vous n’aurez peut-être pas accès dans une petite localité. Si vous avez une famille, il importe également de vous assurer qu’il y aura du travail pour votre conjoint, et de vous informer sur l’école que fréquenteront vos enfants. 

3. Faites vos recherches.
Heureusement, il existe de nombreux moyens de réunir toute l’information dont vous avez besoin pour prendre cette décision. Pourquoi ne pas aller visiter les lieux pour voir comment vous vous y sentez (les « bonnes vibrations » ne sont pas qu’un mythe) et discuter avec des collègues qui ont déjà fait un remplacement dans cette région? N’oubliez pas non plus d’évaluer avec votre conseillère ou conseiller MD* l’économie que vous ferez en participant à l’un de ces programmes. Avec des chiffres précis, vous verrez plus clairement si cette option en vaut le coup.

Programmes canadiens « d’obligation de service » et de primes incitatives

Si vous souhaitez explorer les différents programmes offerts aux médecins au Canada, pourquoi ne pas commencer ici? 

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* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.