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Avec l’inflation dans la mire, la Banque du Canada augmente son taux directeur à 2,5 %

Façade de l’immeuble de la Banque du Canada à Ottawa

Points à retenir

  • La Banque du Canada relève son taux de financement à un jour de 1 %.
  • La plupart des observateurs s’attendaient plutôt à une majoration de 0,75 %.
  • Si la situation l’exige, la Banque se dit prête à continuer d’augmenter les taux.

Pour accélérer la neutralisation des facteurs de surchauffe qui causent l’inflation, la Banque du Canada a relevé de 1 % son taux cible du financement à un jour, qui s’établit maintenant à 2,5 %. Ce relèvement des taux d’intérêt ne surprend personne, même si la plupart des observateurs attendaient plutôt une hausse de 0,75 %. Selon la Banque, cette augmentation plus forte que prévu vise à « accélérer sans tarder le relèvement des taux d’intérêt ». En perspective, nous continuons de nous attendre à d’autres hausses d’ici la fin de l’année, mais nous ne pensons pas que le taux du financement à un jour dépassera la limite supérieure de la fourchette du taux nominal neutre (3 %) pendant très longtemps.

Le programme de resserrement quantitatif se poursuivra également, ce qui signifie que les obligations du gouvernement du Canada détenues par la Banque du Canada ne seront pas remplacées à l’échéance.

L’inflation, l’inflation et encore l’inflation

Dans une déclaration publiée mercredi matin, la Banque dit maintenant s’attendre à ce que le taux d’inflation reste autour de 8 % à court terme. Elle reconnaît du même souffle que l’inflation est plus élevée et plus persistante qu’elle l’avait prévu. Des facteurs mondiaux comme l’invasion de l’Ukraine et les perturbations continues de l’approvisionnement causées par la pandémie demeurent les principaux moteurs de l’inflation. La Banque souligne aussi que les pressions intérieures sur les prix attribuables à la demande excédentaire gagnent en importance.

L’histoire est similaire ailleurs dans le monde. De nombreuses banques centrales resserrent leur politique monétaire pour lutter contre l’inflation, et les conditions financières plus tendues qui en résultent modèrent la croissance économique. Dans ses plus récentes projections, la Banque du Canada estime maintenant que la croissance économique mondiale atteindra 3,5 % cette année et 2 % en 2023 pour revenir à 3 % en 2024.

Comme le constate la Banque, « selon la projection de juillet, l’inflation commencera à redescendre plus tard cette année pour se situer autour de 3 % à la fin de l’année prochaine et retournera à la cible de 2 % à la fin de 2024 ».

Demande intérieure excessive

La consommation demeure robuste, le taux de chômage n’a jamais été si bas, les pénuries de main-d’œuvre sont généralisées, les pressions sur les salaires s’intensifient, les investissements des entreprises sont solides et les exportations sont stimulées par les prix élevés des produits de base. Ces facteurs ajoutent aux pressions inflationnistes à court terme, car les entreprises refilent aux consommateurs les coûts plus élevés des intrants et de la main-d’œuvre en montant leurs prix.

Comme l’indique la Banque dans son communiqué, « l’activité ralentira à mesure que la croissance mondiale s’essoufflera et que le resserrement de la politique monétaire fera sentir ses effets dans l’économie. Ces facteurs, conjugués à la résolution des perturbations de l’approvisionnement, rétabliront l’équilibre entre l’offre et la demande et atténueront les pressions inflationnistes. Les prix mondiaux de l’énergie devraient aussi reculer. » Dans la plus récente mouture de son Rapport sur la politique monétaire, la Banque prévoit maintenant que la croissance de l’économie canadienne atteindra 3,5 % en 2022, 1,75 % en 2023 et 2,5 % en 2024.

Orientation globalement conforme aux attentes

Les marchés boursiers mondiaux étaient en baisse mercredi matin (13 juillet 2022), fort probablement en réaction à la nouvelle que l’inflation a atteint 9,1 % sur un an en juin aux États-Unis, un taux supérieur aux prévisions (8,8 %). Après la hausse-surprise de 1 % des taux d’intérêt, les indices boursiers canadiens ont descendu un peu plus, mais ils étaient revenus à leur niveau initial avant que sonne midi. Les taux de rendement des obligations canadiennes ont commencé la journée avec une poussée, puis sont aussi revenus à leur niveau initial.

Nous maintenons une sous-pondération des actions dans nos portefeuilles. Notre choix est justifié par le resserrement des conditions financières et de la politique monétaire. Les risques associés à la pandémie et au conflit en Ukraine persistent et la probabilité d’une récession augmente. Nous avons récemment gonflé nos positions liquides étant donné que nous avons une légère sous-pondération des actions canadiennes et américaines et une sous-pondération un peu plus grande des actions internationales et des marchés émergents.

En ce qui concerne notre portefeuille de titres à revenu fixe, nous visons une courbe de rendement plus aplatie en Europe, la Banque centrale européenne étant sur le point de délaisser les taux d’urgence. De plus, nous privilégions les durées légèrement longues (sensibilité aux taux d’intérêt) en Amérique du Nord, car nous nous attendons à ce que le resserrement des conditions de crédit par les banques centrales dans le contexte du ralentissement économique entraîne une baisse des taux de rendement à long terme.

La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est prévue le 7 septembre 2022.

Si les taux d’intérêt ont augmenté substantiellement en 2022, il importe de se rappeler que jusqu’à tout récemment, en raison de la situation d’urgence, ils n’avaient jamais été aussi bas. Cependant, si vous voulez mieux comprendre l’impact de la hausse des taux sur vos finances, au-delà de vos placements, voici quelques aspects importants à considérer. Si vous avez des questions concernant cette annonce, notre positionnement ou les éventuelles conséquences pour vous, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseillère ou conseiller MD*.

* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement).

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.

À propos de l'auteur

Wesley Blight, CFA, CIM, FCSI, est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe Gestion d'actifs 1832 S.E.C. Il est responsable des résultats des fonds communs et des fonds collectifs à revenu fixe et de type « équilibré ».

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