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Banque du Canada : une autre hausse de taux pour 2022

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Principaux points à retenir

  • La Banque du Canada a encore relevé son taux de financement à un jour de 0,5 %.
  • L’inflation reste forte et les prévisions à court terme demeurent élevées.
  • La banque centrale continuera d’évaluer si d’autres majorations des taux sont nécessaires.

La Banque du Canada a encore relevé de 0,5 % le taux cible du financement à un jour. Elle s’efforce ainsi de ramener l’inflation près de sa cible à long terme de 2 %. C’est la septième hausse consécutive, et elle fait en sorte de porter le taux du financement à un jour à 4,25 %, du jamais-vu depuis 2008. Comme prévu, le programme de resserrement quantitatif se poursuivra également, ce qui signifie que les obligations du gouvernement du Canada détenues par la banque centrale ne seront pas remplacées à l’échéance.

L’inflation reste trop élevée

Dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre, la Banque du Canada prévoyait que l’inflation mesurée par l’IPC serait ramenée à environ 3 % d’ici la fin de 2023 et qu’elle atteindrait la cible à long terme de 2 % d’ici la fin de 2024. À la fin d’octobre, l’inflation mesurée par l’IPC s’établissait toujours à 6,9 %, et bon nombre de hausses de prix importantes touchaient des biens et services que les Canadiennes et Canadiens consomment régulièrement. « Cela dit, l’inflation est encore trop forte et les attentes d’inflation à court terme demeurent élevées », déclare la Banque du Canada.

Il y a toutefois une lueur d’espoir. En effet, la progression de l’inflation de base sur trois mois a ralenti, ce qui pourrait être un signe que l’inflation est en perte de vitesse. La Banque du Canada restera cependant rigoureuse quand viendra le temps d’évaluer ses prochaines décisions sur les taux. Comme elle l’a si bien expliqué, « plus les consommateurs et les entreprises s’attendent à ce que l’inflation reste au-dessus de la cible, plus l’inflation élevée risque de s’enraciner. »

Fait à noter, la banque centrale a quelque peu modifié son énoncé disant qu’elle « s’attend à ce que le taux directeur doive encore augmenter ». Elle déclare maintenant qu’elle « évaluera s’il est nécessaire de relever encore le taux directeur ». Cette nuance est interprétée comme un signal fort que les hausses de taux systématiques pourraient toucher à leur fin.

La croissance tient le coup

Comme prévu, la croissance économique mondiale ralentit. D’après les prévisions de la Banque du Canada, « la croissance va essentiellement stagner jusqu’à la fin de l’année et durant la première moitié de 2023 ». Toutefois, comparativement à ce qui était présenté par la banque centrale en octobre, l’économie mondiale s’avère résistante. La banque centrale, rappelons-le, prévoyait dans le RPM d’octobre un taux d’inflation de 3 % en 2022, de 1,5 % en 2023 et de 2,5 % en 2024.

La Banque du Canada a fait remarquer que la croissance canadienne était plus forte que prévu au troisième trimestre, puisque l’économie fonctionne toujours en contexte de demande excédentaire. Le taux de chômage reste à un creux record et les exportations de produits de base ont été importantes. Au Canada, la consommation a quelque peu ralenti au troisième trimestre, tout comme le marché de l’habitation. Pour la banque centrale, c’est une preuve que le resserrement de la politique monétaire (c’est-à-dire la hausse des taux d’intérêt) fonctionne pour freiner la demande intérieure.

Des décisions conformes à nos attentes

La direction adoptée à court terme n’en demeure pas moins conforme à nos attentes.

Récemment, nous avons augmenté la pondération de l’ensemble des actions dans nos portefeuilles et opté pour une position neutre par rapport aux titres à revenu fixe (légère surpondération) et aux liquidités (légère sous-pondération). Les risques liés aux marchés mondiaux sont maintenant plus équilibrés. En effet, les marchés ont déjà inscrit des baisses substantielles, et nous ne pensons pas qu’ils vont encore reculer de manière importante. Les risques associés à une sous-pondération des actions ont beaucoup augmenté, puisqu’un positionnement en fonction d’une récession fait maintenant consensus.

Pour ce qui est des titres à revenu fixe, nous continuons de viser une courbe des taux plus plate (les taux de rendement des obligations à court terme ont augmenté davantage que ceux des obligations à long terme) et une durée (sensibilité aux taux d’intérêt) légèrement plus longue en Amérique du Nord.

Pour obtenir plus de renseignements sur l’annonce de la Banque du Canada ou sur votre portefeuille, communiquez avec votre conseillère ou conseiller MD*.

Si vous voulez mieux comprendre l’incidence de la hausse des taux sur vos finances, au-delà de vos placements, voici quelques aspects importants à considérer.

La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est prévue le 25 janvier. Il s’agira de la première réunion de 2023. Elle portera aussi sur le plus récent RPM.

* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placement ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.

À propos de l'auteur

Wesley Blight, CFA, CIM, FCSI, est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe Gestion d'actifs 1832 S.E.C. Il est responsable des résultats des fonds communs et des fonds collectifs à revenu fixe et de type « équilibré ».

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