Principaux points à retenir
- La cible du taux des fonds fédéraux s’établit maintenant dans une fourchette de 0,75 % à 1,00 %.
- La Fed commencera à réduire son bilan le 1er juin.
- D’autres hausses sont probables étant donné que l’invasion de l’Ukraine et les confinements liés à la pandémie en Chine alimentent l’inflation.
Dans un énoncé similaire à celui de mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé cette semaine sa décision de majorer la cible du taux des fonds fédéraux de 0,50 %. La fourchette se situe maintenant entre 0,75 % et 1,00 %. La Fed a aussi répété qu’elle s’attendait à ce que plusieurs hausses d’affilée soient appropriées. Comme en mars, le Federal Open Market Committee a souligné son intention de réduire ses avoirs en valeurs du Trésor et en titres d’agences adossés à des créances hypothécaires à compter du 1er juin.
L’inflation reste un enjeu clé
La Fed prévoit toujours une normalisation de l’inflation à long terme autour de sa cible de 2 % grâce à des ajustements de sa politique monétaire. À court terme toutefois, elle demeurera élevée en raison des déséquilibres entre l’offre et la demande découlant de la pandémie, de la hausse du prix de l’énergie et des pressions sur le coût de la vie. La Fed, rappelons-le, prévoit un taux d’inflation de 4,3 % en 2022, de 2,7 % en 2023 et de 2,3 % en 2024.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie continuera vraisemblablement de faire grimper les prix et d’entraver l’économie mondiale. Les sanctions imposées creusent un fossé entre les pays développés et le deuxième producteur mondial de pétrole. De plus, environ le quart des exportations mondiales de blé proviennent des deux belligérants, et celles de la potasse sont en majeure partie originaires de la Russie et de son allié, le Bélarus. La Fed a réitéré que les conséquences pour l’économie américaine sont très incertaines.
Fait à noter, les confinements liés à la pandémie en Chine, qui maintient sa politique zéro COVID, devraient probablement aggraver les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’inflation.
Aux États-Unis, le PIB se contracte, mais d’autres indicateurs demeurent positifs
Pour la première fois depuis le début de 2020, soit au commencement de la pandémie, l’économie américaine a reculé, fléchissant de 1,4 % au cours du trimestre. Les dépenses des ménages et les investissements en immobilisations des entreprises sont malgré tout restés vigoureux. En outre, il y a eu création de nombreux emplois au cours des derniers mois et le taux de chômage a considérablement diminué.
Hausse des taux d’intérêt
En se fondant sur les dernières prévisions économiques, la Fed s’attend maintenant à ce que le taux médian des fonds fédéraux s’établisse à 1,9 % en 2022, à 2,8 % en 2023, à 2,8 % en 2024 et à 2,4 % à long terme.
Après une journée plutôt tranquille, l’indice S&P 500 a réagi positivement à l’annonce de la banque centrale et, en fin de séance, il avait gagné près de 3 %. Ce n’est pas tant l’énoncé qui a causé l’euphorie, mais plutôt la réponse du président Powell lors de la conférence de presse. Il a déclaré que la Fed n’envisageait actuellement aucune majoration de 0,75 %. De plus, les taux de rendement des obligations américaines de toutes les échéances sont demeurés élevés et le billet vert s’est déprécié par rapport aux principales monnaies.
En dépit de leur réaction positive initiale, les marchés boursiers ont subi une liquidation importante le jour suivant, le S&P 500 cédant 3,5 % après que la Banque d’Angleterre a reconnu qu’elle envisageait de provoquer un ralentissement de l’économie pour juguler l’inflation.
Depuis l’annonce de mars de la Réserve fédérale, nous avons réduit le risque au sein de nos portefeuilles en optant pour une légère sous-pondération des actions. Nous avons une légère surpondération en actions américaines, une légère sous-pondération en actions canadiennes, une sous-pondération en actions internationales et une pondération neutre en actions des marchés émergents. L’annonce de la Fed confirme notre point de vue. En effet, les conditions financières et les politiques continuent de se resserrer et les risques économiques à long terme, de s’accentuer.
Pour ce qui est des titres à revenu fixe, nous maintenons une stratégie de taux d’intérêt neutre et continuons de cibler un aplanissement de la courbe de rendement aux États-Unis.
S’il est vrai que les taux d’intérêt ont augmenté considérablement en 2022, il faut se rappeler qu’ils sont toujours à un très bas niveau. Par ailleurs, si vous voulez mieux comprendre l’incidence des majorations de taux sur vos finances, au-delà de vos placements, vous trouverez des réponses dans l’article intitulé Hausse des taux d’intérêt et conséquences pour les médecins. Si vous avez des questions concernant l’annonce de la Banque du Canada, notre positionnement ou les éventuelles conséquences pour vous, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseillère ou conseiller MD*.
La prochaine annonce de la Réserve fédérale sur les taux d’intérêt est prévue le 15 juin 2022.
* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement).
L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.