La pandemie et le capital-investissement
Edward Golding se penche sur le Fonds collectif de capital-investissement mondial Platine MD et sur son rendement, parle des répercussions de la pandémie sur la catégorie d’actifs et explique en quoi il s’agit encore d’une occasion de placement particulièrement intéressante.
Nous remercions encore une fois tous les médecins, professionnels de la santé et autres travailleurs des services essentiels qui prennent soin de nous en ce moment. Pendant que vous vous concentrez sur la santé publique, nous de MD, sommes déterminés à protéger tout ce que vous avez travaillé si fort à acquérir. Nous sommes là pour vous et pour votre famille. Si vous avez quelque question que ce soit sur les sujets abordés dans le présent balado, sur votre plan financier ou sur les mesures d’aide publiques, nous sommes à votre service.
Dans cet épisode du balado L’Analyste MD, nous avons accueilli Edward Golding, vice-président adjoint et gestionnaire de portefeuille, qui nous parlera de capital-investissement, un type de placement non traditionnel aux nombreuses possibilités intéressantes. Nous avons commencé par une courte présentation de ce qu’est le capital-investissement, pour ensuite nous pencher sur les répercussions de la pandémie, sur le rendement du Fonds collectif de capital-investissement mondial Platine MD, et plus encore.
Pouvez-vous présenter le capital-investissement – ce que c’est, comment ça fonctionne et quels sont les avantages pour les investisseurs?
Ed [0:51] Bien sûr! On entend par « capital-investissement » toute participation ou tout intérêt dans une entité qui n’est pas inscrite à la cote d’une bourse ou dont le titre n’est pas négocié sur un marché organisé. Le capital-investissement provient d’investisseurs et de sociétés qui achètent une participation dans des sociétés fermées ou une participation majoritaire dans des sociétés ouvertes en vue de les convertir en sociétés fermées, c’est-à-dire de les retirer de la cote de bourses.
En général, les investisseurs connaissent mieux les actions négociées sur les marchés publics. Ces titres présentent habituellement un risque inférieur à celui des placements en capital-investissement en raison d’un endettement inférieur. De plus, leur liquidité les rend plus largement accessibles. En effet, les actions de sociétés ouvertes sont accessibles sur les marchés publics et y sont négociées quotidiennement. Pensons par exemple à RBC, dont on peut acheter les actions facilement à la Bourse de Toronto.
En ce qui a trait aux placements en capital-investissement, Alex, les avantages sont nombreux. Tout d’abord, je dirais que le capital-investissement vise avant tout la création de valeur à long terme, ce qui donne aux investisseurs la possibilité d’obtenir des rendements supérieurs. Ensuite, les placements en capital-investissement sont peu corrélés aux autres catégories d’actifs et contribuent ainsi à réduire le risque global d’un portefeuille. Enfin, les placements en capital-investissement ne sont pas assujettis aux fluctuations quotidiennes, ce qui permet aux émetteurs de se consacrer à l’application de leurs stratégies de croissance sans se soucier des pressions propres aux sociétés ouvertes.
*Il peut s’écouler jusqu’à 24 heures avant que l’épisode ci-dessus figure dans vos favoris. Le balado de L’Analyste MD est actuellement offert en anglais seulement.
Nous avons une bonne idée des répercussions de la pandémie sur les actions et les titres à revenu fixe, mais qu’en est-il des placements en capital-investissement?
Ed [2:18] Très bonne question, Alex. Nous sommes inondés de nouvelles sur les répercussions de la pandémie sur les actions de sociétés ouvertes. Par contre, les données précises sur les répercussions sur le capital-investissement se font plus rares. Il est néanmoins possible de faire quelques déductions en analysant les conséquences des crises passées sur le capital-investissement. Par exemple, la crise financière mondiale de 2008-2009 peut nous donner un aperçu de ce à quoi s’attendre avec la pandémie.
Commençons avec le volume des transactions. La crise de 2008 a sonné le glas de beaucoup de transactions, et nous nous attendons à observer le même phénomène pour la crise actuelle. La majorité des investisseurs en capital-investissement ont délaissé les nouvelles transactions pour se concentrer sur la solidification des entreprises déjà en portefeuille, tandis que les vendeurs hésitent à se départir d’actifs à cause de la chute brutale de leur valeur. Ensemble, ces deux facteurs auront des conséquences importantes sur le nombre de transactions menées à bien.
Ensuite, examinons les marchés du crédit. La plupart des transactions de capital-investissement ne peuvent se conclure sans un endettement important. L’investissement des acquéreurs de participations ne dépasse habituellement pas la moitié du prix d’achat, le reste devant être financé par des emprunts. Depuis l’éclosion de la pandémie en février, les prêteurs sont plus frileux et travaillent davantage avec les emprunteurs actuels pour éviter les défauts de paiement. Bien que le risque se résorbe, les prêteurs soumettent les souscriptions de prêt à des contrôles beaucoup plus serrés. Donc, les années de vaches grasses pour les investisseurs privés – accès facile aux fonds et transactions ayant peu de clauses restrictives – sont révolues. En 2019, à peu près trois transactions sur quatre étaient financées par des emprunts d’une valeur dépassant six fois la mesure de rentabilité que nous nommons le BAIIA, qui est le sigle de « bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements ». Parce que ces ratios se resserrent, les investisseurs devront bientôt investir plus de capitaux pour conclure ces transactions.
Au chapitre des dessaisissements, leur nombre ne peut que descendre aussi. En conséquence, les détenteurs de participations devront maintenir leurs positions plus longtemps et possiblement élaborer de nouvelles stratégies pour composer avec la nouvelle réalité. Il n’en reste pas moins que les marchés publics ont récupéré la majeure partie des pertes enregistrées en début d’année, ce qui pourrait accélérer les ventes de titres par rapport à l’après-crise financière mondiale.
Cette situation a-t-elle fait émerger des occasions ou des faiblesses dans le secteur du capital-investissement?
Ed [4:35] Comme les marchés des actions, les rendements des placements en capital-investissement ont piqué du nez au premier trimestre. C’était immanquable. Vous n’êtes pas sans savoir que même si les sociétés de capital-investissement rajustent la valeur de leurs portefeuilles pour suivre la baisse des évaluations sur les marchés publics, nous ne pouvons rien affirmer concernant les effets à long terme sur le rendement des placements en capital-investissement, car l’évolution des mesures de confinement demeure une inconnue. Il reste que si on se fie à la vigueur du rebond observé sur les marchés publics des actions et des obligations, on peut s’attendre à voir un rebond similaire du côté du capital-investissement au cours de la deuxième moitié de 2020. Malgré cela, la faiblesse pourrait persister dans le secteur du voyage et des loisirs. Pensons par exemple au secteur hôtelier, au secteur aéronautique – les avions sont bien loin de déborder en ce moment – et au secteur des produits industriels, qui pourrait souffrir de ruptures dans ses chaînes d’approvisionnement.
La crise financière mondiale a eu des conséquences graves pour ceux qui avaient investi en capital-investissement avant la crise. Cela dit, ceux qui ont gardé le cap et maintenu leurs placements en capital-investissement ont été fortement récompensés durant les dix années qui ont suivi, le rendement du capital-investissement ayant surclassé la majorité des autres catégories d’actifs. La récession causée par la pandémie semble aller dans une tout autre direction. En effet, le retour en force des marchés publics depuis les creux du 23 mars laisse peu de place aux bonnes affaires, car les investisseurs ont été peu nombreux à vouloir se départir de leurs placements durant la baisse. D’ailleurs, les évaluations devraient revenir à leurs niveaux d’avant la crise en tout juste six mois.
Quant au Fonds collectif de capital-investissement mondial Platine MD, comment s’est-il comporté?
Ed [6:05] Bonne transition, Alex. Rappelons que le Fonds collectif de capital-investissement mondial Platine MD a fait ses premiers investissements au mois d’août 2018. Nous sommes donc dans la deuxième année de la période d’investissement, qui devrait durer encore un an, un an et demi. Au 30 juin, le fonds a engagé environ 65 % du capital de ses clients et investi à peu près 25 %. Ce 25 % n’est pas anodin, car il signifie qu’il reste 75 % du capital des clients à investir, ce qui peut ouvrir de nombreuses possibilités d’achat en période d’incertitude.
Des 65 % en capitaux engagés, la moitié est investie aux États-Unis, et l’autre moitié est divisée entre l’Europe et l’Asie-Pacifique. D’un point de vue sectoriel, les technologies de l’information et les produits industriels sont les plus fortement pondérés.
Pour la période allant de sa création à la fin du mois de mars 2020, le fonds a inscrit un taux de rendement interne de 6,04 % et un ratio d’accroissement du capital net de 1,06, en dollars américains. Nous sommes très satisfaits de la progression du fonds depuis sa création et nous croyons être en mesure de surclasser les placements équivalents des marchés publics sur la durée du fonds.
Le fonds a subi les contrecoups de la pandémie, comme tous les autres fonds collectifs de MD. Étant donné que seulement 11 % des fonds primaires sont investis, les effets de la pandémie sur les placements sont limités. La valeur des co-investissements au premier trimestre a été abaissée de 10 % par rapport à la fin de 2019, ce qui ne correspond qu’à la moitié du recul enregistré par l’indice mondial MSCI sur la même période, soit 20 % environ. Il y a deux facteurs qui expliquent cet écart. Le premier : les entreprises bénéficiant de capital-investissement sont évaluées trimestriellement, et ne sont donc pas assujetties à la volatilité qu’on observe généralement sur les bourses. Le second : la qualité, à mon avis, des entreprises dans lesquelles le fonds investit, soit des sociétés de qualité des secteurs des TI, de l’assurance et des soins de santé.
Bien que nous soyons généralement satisfaits de la protection contre les baisses offerte par les sociétés en portefeuille au premier trimestre durant la pandémie, il y a deux sociétés que nous surveillons de près. La première se nomme Envision Healthcare Services; c’est un fournisseur de services médicaux impartis et un exploitant de centres de chirurgie ambulatoire. Le placement a souffert des répercussions de la pandémie parce qu’il a fallu annuler toutes les chirurgies non urgentes et que les centres de chirurgie génèrent à peu près le tiers du BAIIA de la société. La forte pression qui a découlé de ces annulations sur les flux de trésorerie, combinée au fort effet de levier qu’avait la transaction à l’origine, nous ont poussés à suivre à la trace la capacité de l’entreprise à faire ses paiements. Le commanditaire de la transaction travaille avec des prêteurs et d’autres investisseurs en vue d’injecter des capitaux supplémentaires pour assurer la viabilité à long terme de l’entreprise.
La deuxième entreprise sous la loupe se nomme Venture Metals. La société offre des services de recyclage industriel et se spécialise dans l’achat, la conception et le traitement de déchets industriels et de ferraille. Le placement a pâti de la forte baisse de la production industrielle et de la faible demande de métaux recyclés. La transaction été conclue à un ratio de BAIIA peu élevé, ce qui veut dire que le service de la dette est plus préoccupant à cause de la baisse des rentrées de fonds que d’un endettement élevé, et, considérant le rebond de l’activité économique au troisième trimestre, nous croyons toujours au potentiel à long terme de la société.
Je tiens à souligner toutefois que ces deux placements comptent pour moins de 2 % du capital investi du fonds et qu’ils ne devraient pas beaucoup nuire au rendement à long terme.
Il va sans dire que dans le domaine du capital-investissement, les analyses et contrôles préalables sont très importants pour dénicher les bonnes occasions. Quels ajustements la pandémie nous a-t-elle obligés à faire?
Ed [9:47] Toute une question, Alex. Tout d’abord, je tiens à rassurer nos clients en soulignant que notre sous-conseiller, BlackRock Private Equity Partners, reste fidèle à sa vision et à ses processus, qui l’ont bien servi, lui et ses clients, depuis plus de 20 ans. Lors de mes discussions avec BlackRock, on m’a présenté les pratiques de surveillance renforcées qui ont été mises en place, comme la révision des projections financières pour toutes les entreprises en portefeuille et la mise à l’épreuve de la conformité aux clauses restrictives, du risque de refinancement et de la liquidité dans des conditions de tension. Ils mettent en place un surveillant des perspectives de chaque société en portefeuille et suivent la négociation des obligations et autres titres de créance de ces sociétés pour prendre le pouls de la perception qu’en ont les marchés du crédit. BlackRock reste aussi à l’affût d’occasions d’achat de titres de créance s’il y a baisse généralisée des marchés sans égard à la qualité des actifs. Enfin, le gestionnaire évalue divers programmes de couverture et explore diverses avenues pour les étendre pour prendre en compte les fluctuations des devises, des prix de l’énergie et des taux d’intérêt.
En dernier lieu, je tiens à souligner que les placements en capital-investissement de nos clients font l’objet de contrôles des plus rigoureux à BlackRock et chez MD. D’ailleurs, nous sommes très satisfaits du rythme d’investissement et des rendements enregistrés depuis deux ans. Rappelons que le fonds a une durée de 10 ans, ce qui veut dire qu’il est encore tôt. Nous sommes toujours contents du potentiel de rendements futurs qu’affiche ce véhicule de placement innovateur.
Si vous souhaitez obtenir des précisions sur ces questions ou sur votre portefeuille, n’hésitez surtout pas à communiquer avec un conseiller MD. Que vous soyez ou non un client de MD, nous sommes là pour vous aider.
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