Combien gagnent les médecins de famille au Canada?

Le revenu net varie grandement d’un médecin à l’autre. Les chiffres cités dans cet article proviennent de l’Institut canadien d’information sur la santé (octobre 2021) et représentent le revenu clinique brut moyen avant déduction des frais généraux, des impôts et d’autres dépenses.

Au Canada, environ la moitié de tous les médecins exercent la médecine familiale. Le Collège des médecins de famille du Canada les appelle « médecins de famille », mais on peut aussi les appeler « omnipraticiens » ou « médecins de première ligne »¹.

Le revenu annuel moyen des médecins de famille s’élève à 331 615 $.

Revenu brut des médecins

Quand on publie le revenu des médecins, c’est toujours le montant brut qui est présenté, ou paiement clinique brut. Il s’agit du montant que le gouvernement verse au médecin, et non pas le montant qui lui reste personnellement. Les travailleurs autonomes doivent payer à même ce montant leurs frais généraux (loyer, salaire des employés, matériel, assurance, etc.) et l’impôt.

La grande majorité des médecins de famille sont des travailleurs autonomes et, par conséquent, doivent assumer des frais généraux. Il n’existe aucune donnée fiable sur les montants moyens des frais généraux. Ceux-ci varient en fonction du champ d’exercice et de l’endroit où exerce le médecin. Toutefois, les frais généraux s’établissent en moyenne à 30 % des paiements cliniques bruts des médecins de famille².

Le médecin paiera son impôt des particuliers ou son impôt de société (s’il a constitué une société) sur son revenu net, soit ce qui reste une fois qu’il a payé les frais généraux.

Dans le présent article, le revenu moyen est le revenu d’un « équivalent temps plein ». Ainsi, le revenu des médecins à temps partiel est calculé au prorata.

Quelle est la durée de la résidence d’un médecin de famille?

Actuellement, la résidence d’un médecin de famille dure deux ans. Certains choisissent de faire une année additionnelle dans un domaine spécialisé, comme la médecine d’urgence, les soins palliatifs, la médecine du sport et de l’exercice ou la médecine de la dépendance.

Le Collège des médecins de famille du Canada travaille à un projet qui pourrait se traduire par une plus longue formation. À titre comparatif, il faut généralement de quatre à six ans pour compléter la résidence d’une spécialité médicale ou chirurgicale.

Comme vous pouvez le voir ci-dessous, au Canada, les médecins de famille gagnent en moyenne moins que les médecins spécialistes et les chirurgiens spécialistes.

Comparaison des revenus annuels bruts moyens

Revenu des médecins de famille par province

Les données présentées ci-dessous datent de 2019-2020 et sont tirées d’un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé publié en octobre 2021³.

Les données sur le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut étaient insuffisantes pour être incluses dans les moyennes.

Revenu annuel brut des médecins de famille par province

Comment les médecins de famille sont-ils payés?

Au Canada, les médecins sont rémunérés de diverses façons. La plus courante est la rémunération à l’acte : le médecin facture au ministère de la Santé de sa province chaque visite ou service rendu selon des tarifs établis.

Il existe aussi d’autres modes de paiement aux termes desquels la province paie les médecins selon d’autres modèles ou une combinaison de modèles présentés ci-dessous.

• Salaire : somme annuelle fixe versée par un employeur (généralement en enseignement, en administration, en recherche ou dans un hôpital).
• Paiement à la séance : paiement à l’heure ou à la journée, peu importe le nombre de patients (habituellement, dans les services des urgences des hôpitaux, les cliniques psychiatriques et les cliniques en milieux ruraux).
• Paiements par capitation : montant reçu par patient pour les soins annuels, ajusté en fonction de l’âge, de la complexité du cas, etc.
• Financement global : financement accordé à des plans ou à des groupes de pratique au sein desquels les médecins ont diverses responsabilités, notamment les services cliniques, l’enseignement, la recherche et l’administration.

Au Canada, les gouvernements provinciaux sont en grande partie responsables du financement et de la prestation des soins de santé. Le gouvernement fédéral y contribue à hauteur de 24 % au moyen de paiements de transfert aux provinces⁴.

Les changements de rémunération font l’objet d’une négociation entre l’association médicale et le gouvernement de la province ou du territoire. Pour la médecine familiale, le principal modèle reste la rémunération à l’acte, mais il est davantage répandu à l’ouest du pays qu’à l’est.

¹ Le terme « médecin de famille » est privilégié pour ceux qui ont terminé leur résidence de deux ans après 1993, tandis que ceux qui ont fait leur formation avant sont des « omnipraticiens ». Avant 1993, la formation en médecine familiale consistait soit en un internat par rotation en médecine générale soit en une résidence de deux ans. L’internat par rotation a été éliminé en 1993, quand la résidence de deux ans est devenue obligatoire.

² L’enquête de l’AMC auprès de l’effectif médical (Gestion médicale), Q16, 2017.

³ Pour consulter ces renseignements, allez à la page https://www.cihi.ca/fr/les-medecins-au-canada. Faites défiler vers le bas jusqu’à la rubrique Base de données nationale sur les médecins (BDNM) et cliquez sur Tableaux de données (ZIP) pour les télécharger. Ouvrez le fichier intitulé npdb-historical-payments-data-tables-1999-2019-fr.xlsx, puis rendez-vous au tableau D.2 (Paiement moyen). Cliquez sur la rangée 3 (Type de paiement moyen), puis sélectionnez Paiement moyen par médecin équivalent temps plein dans le menu déroulant.

⁴ Sonya Norris, Le financement fédéral des soins de santé, Publications de recherche, Bibliothèque du Parlement, rév. le 29 décembre 2020.

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.