Maintien des taux de la Banque du Canada malgré la forte inflation
Principaux points à retenir
- Le taux cible du financement à un jour de la Banque du Canada demeure à 0,25 %.
- La forte inflation devrait s’essouffler et redescendre aux environs de 2 % au deuxième semestre de 2022.
- Le variant Omicron a causé un regain d’incertitude.
Sans surprise, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux cible du financement à un jour à 0,25 % dans son annonce de décembre. La Banque a aussi confirmé qu’elle poursuivra la phase de réinvestissement de son programme d’assouplissement quantitatif en se contentant de remplacer les obligations du gouvernement du Canada venant à échéance.
Elle a réitéré sa détermination à maintenir les taux d’intérêt au niveau actuel jusqu’à ce que les capacités excédentaires de l’économie se résorbent, et que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. La Banque pense qu’on pourrait y être vers le milieu de 2022. Nous croyons que le taux du financement à un jour suivra une trajectoire haussière dans les 12 prochains mois. Toutefois, les attentes de cinq majorations de taux nous paraissent exagérées.
Omicron et regain d’incertitude
De manière générale, les conditions financières accommodantes continuent de soutenir l’activité économique et la reprise.
Pour citer le communiqué de la Banque, « la croissance économique s’est accélérée aux États-Unis, tirée par la consommation, tandis qu’elle se modère dans d’autres régions, après un troisième trimestre vigoureux. L’inflation a enregistré de nouvelles hausses dans de nombreux pays, reflétant la forte demande de biens conjuguée aux problèmes d’approvisionnement qui durent encore. Le nouveau variant omicron du virus a entraîné un resserrement des restrictions de voyage dans beaucoup de pays ainsi qu’une baisse des prix du pétrole, et a engendré un regain d’incertitude ».
Canada : croissance conforme aux attentes
Conformément aux estimations de la Banque, l’économie canadienne a crû de 5,5 % au troisième trimestre, « tirée par un rebond de la consommation, particulièrement dans les services, du fait que les restrictions ont été davantage assouplies et les taux de vaccination plus élevés ont fait augmenter la confiance ». Les gains sur le marché de l’emploi sont positifs, mais le taux de postes vacants demeure élevé.
Les goulots d’étranglement persistants du côté de l’offre ont continué d’entraver la croissance d’autres composantes du PIB, y compris les exportations hors produits de base et les investissements des entreprises.
La Banque souligne aussi que les inondations en Colombie-Britannique et la propagation du variant Omicron pourraient « peser sur la croissance en aggravant les perturbations des chaînes d’approvisionnement et en réduisant la demande de certains services ».
Inflation stimulée par la reprise de la demande et les perturbations des chaînes d’approvisionnement
Les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales continuent de faire grimper les prix. Comme la Banque, nous pensons que ces problèmes d’approvisionnement ne se régleront pas instantanément, mais l’inflation devrait revenir à proximité de 2 % au deuxième semestre de 2022.
Remarquablement, les prix de l’essence qui ont contribué à l’inflation sont récemment redescendus.
Il est aussi significatif que la Banque ait supprimé le mot temporaire dans sa description de l’inflation. Ce changement de langage indique que les pressions inflationnistes sont plus coriaces que ce qu’on avait d’abord cru. La Banque a cependant réitéré qu’elle « surveille de près les attentes d’inflation et les coûts de main-d’œuvre pour s’assurer que les forces faisant grimper les prix n’ont pas, en fin de compte, une influence durable sur l’inflation ».
Ajustements récents à nos positions
Dans les instants qui ont suivi l’annonce, les taux de rendement des obligations du gouvernement canadien ont légèrement glissé. Le dollar canadien qui se négociait à un taux légèrement supérieur par rapport au dollar américain a reculé de manière marginale après l’annonce. L’indice composé S&P/TSX a aussi reculé dans le sillage de l’annonce, tout comme les marchés étrangers, ce qui indique que la baisse est probablement imputable à l’incertitude causée par le variant Omicron.
Nous maintenons la sous-pondération des titres à revenu fixe par rapport aux actions. Nos positions de titres à revenu fixe continuent d’être composées de titres d’une durée légèrement inférieure à celle de l’indice de référence. Nous nous sommes récemment défaits de notre position d’aplanissement de la courbe des taux, car les possibilités de hausse sont limitées. Nous avons aussi ajouté une position correspondant à nos attentes d’une augmentation des taux de rendement des obligations à court terme américaines supérieure à celles des obligations canadiennes équivalentes.
Nous maintenons la surpondération globale des actions, mais il convient de souligner qu’elle s’est atténuée dans les derniers trimestres, car les vents favorables qui poussent les marchés boursiers commencent à s’essouffler. Sur les marchés boursiers, nous privilégions actuellement les actions nord-américaines plutôt que les actions des marchés émergents. Pour plus de renseignements, nous vous invitons à communiquer avec votre conseillère ou conseiller MD.
La prochaine annonce relative aux taux d’intérêt de la Banque du Canada est prévue le 26 janvier 2022 et portera aussi sur le plus récent Rapport sur la politique monétaire.
* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement).
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