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Les marchés à l’ère de la COVID-19: déconfinement et poussée mondiale du nombre de cas

Serveur portant un équipement de protection de santé, serve un client assis à une table.

Rendu possible par la diminution du nombre de nouveaux cas de COVID-19, le déconfinement en cours au Canada réveille l’optimisme de bien des gens heureux de renouer avec leur famille et leurs amis, de reprendre le travail et de se rapprocher d’une vie presque normale. Depuis l’effondrement de mars, les marchés financiers mondiaux ont fortement rebondi, grâce aux mesures de stimulation monétaires et budgétaires inédites prises à l’échelle planétaire. Le déconfinement en cours un peu partout dans le monde contribue à la stabilisation et à l’assainissement des indicateurs économiques, mais par rapport seulement aux creux extrêmes d’il y a quelques mois.

La propagation du virus se poursuit

Si le nombre de nouvelles infections diminue dans les régions les plus durement frappées au départ (Est de l’Asie, Europe et Nord-Est des États-Unis), le nombre mondial de cas grimpe de plus belle. Les taux d’infection sont particulièrement élevés en Amérique latine (Brésil, Chili, Mexique, Pérou, Équateur), en Asie du Sud (Inde, Indonésie) et en Afrique du Sud, et la possibilité que les systèmes de soins de santé de ces pays en développement soient bientôt débordés suscite beaucoup d’inquiétude.

Si l’épicentre se déplace vers les pays émergents, l’accélération de la propagation est alarmante aux États-Unis, surtout dans les régions qui ont évité le pire de la première vague en mars et en avril. Le nombre d’infections est en forte hausse au Texas, en Floride, en Arizona et en Californie où il atteint, dans de nombreux cas, de nouveaux records. En hausse dans au moins 14 États, le nombre d’hospitalisations est particulièrement préoccupant, d’où la peur qu’une deuxième vague frappe les États-Unis avant même que la première ne se soit finie.

Cette forte accélération du nombre de nouveaux cas dans de nombreuses régions des États-Unis (où selon plusieurs, le déconfinement a été trop précipité) incite à la plus grande prudence. Après avoir maté la première vague, la Chine signale de nouvelles éclosions à Beijing après 55 jours sans la moindre nouvelle infection. À cause des quelque 300 nouveaux cas déclarés depuis le 11 juin, la Chine a réinstauré des restrictions dans sa capitale. La Nouvelle-Zélande ne comptait plus aucun cas actif de COVID-19 et avait levé toutes les restrictions locales; elle signale maintenant de nouveaux cas (attribués à des personnes rentrées de l’étranger), ce qui met fin à une séquence de 24 jours sans aucune nouvelle infection. En Australie voisine, où le virus avait aussi été freiné, une éclosion touchant 10 quartiers de Melbourne est en cours et 75 nouveaux cas ont été signalés.

Ce virus ne disparaîtra pas dans un avenir prévisible. Il faudra attendre qu’un vaccin ou un traitement efficace soit découvert. En attendant, une vigilance constante s’impose.

Sur les plans politique et économique, le confinement n’est plus viable

Malgré l’augmentation des nouveaux cas et des hospitalisations, Ron DeSantis, gouverneur de la Floride, et Greg Abbot, gouverneur du Texas, ainsi que le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin et le président Donald Trump lui-même affirment tous depuis des semaines qu’aucun nouveau confinement n’est envisagé, sauf en tout dernier recours. Pourtant, confrontés à la sursaturation de leur système de soins de santé, la Floride, le Texas et l’Arizona ont été forcés de reculer et de réordonner la fermeture de certains commerces.

Le rejet du confinement n’est pas exclusif aux États-Unis. L’Afrique du Sud et l’Inde sont résolument engagées dans le déconfinement afin de soutenir l’économie sans se soucier de l’augmentation quotidienne du nombre de nouveaux cas, et l’Europe s’apprête à rouvrir ses frontières intérieures afin de soutenir l’économie du voyage et le tourisme.

Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur le bien-fondé de ces décisions, mais nous devons en discerner les conséquences les plus probables pour guider notre positionnement. Malgré tout, une réalité s’impose : sans vaccin ni traitement, la menace persistera. Et malgré les efforts extraordinaires de la communauté médicale et scientifique mondiale, nous pourrions devoir attendre plusieurs années. Le strict confinement ne semble plus politiquement ni économiquement viable. Dorénavant, nous pensons que la situation sera gérée par des restrictions régionales ciblées intermittentes.

Nous sommes manifestement encore loin d’une situation « normale ». Les ordonnances de confinement à domicile disparaissent progressivement, mais le quotidien des gens demeurera vraisemblablement teinté par la pandémie dans un avenir prévisible. Les sorties au restaurant et au théâtre, la participation à des événements sportifs et à des congrès, le tourisme international, voire le simple fait de se rendre au bureau devront encore attendre.

Les entreprises de plusieurs secteurs continueront donc d’éprouver des difficultés économiques importantes. Nous pensons notamment aux secteurs de l’hospitalité, du voyage et de la restauration dont la rentabilité est aléatoire lorsqu’elles fonctionnent à une fraction de leur capacité. Ces secteurs à forte intensité de main-d’œuvre continueront malheureusement d’éprouver des difficultés, d’où la raréfaction de l’emploi et ses effets négatifs sur les dépenses des consommateurs.

La situation n’a pas échappé aux décideurs politiques qui multiplient les mesures d’aide. Au Canada, les autorités ont prolongé la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Aux États-Unis, un programme d’investissements dans les infrastructures d’un billion de dollars est actuellement envisagé.

Parmi les effets indirects de la pandémie, mentionnons une tendance à la démondialisation et l’augmentation des tensions géopolitiques, plus particulièrement entre les États-Unis et la Chine.

L’heure est à l’optimisme prudent

Avec la tendance au déconfinement et une activité économique encore chétive, nous en sommes à la phase de reprise du cycle économique, une étape souvent propice à des placements lucratifs.

Malgré l’essoufflement apparent de la pandémie au Canada, la crise sanitaire se poursuit. La menace d’une deuxième vague de COVID-19, voire d’une troisième, demeure bien réelle, d’où le positionnement prudent des portefeuilles de nos clients.

Les mesures de stimulation budgétaire et monétaire ont stabilisé la situation, et les décideurs politiques semblent déterminés à prendre les moyens nécessaires pour épargner à l’humanité une grave crise sanitaire doublée d’une crise économique et financière. Donc, malgré l’aléa moral bien présent, le conseil d’éviter de « se battre contre la Réserve fédérale » (ou la Banque centrale européenne, la Banque populaire de Chine, la Banque du Japon ou la Banque d’Angleterre, et ainsi de suite) demeure très judicieux en matière de placement.

Pour l’instant, notre scénario de base n’inclut pas de nouveau krach des marchés financiers comparable à celui du mois de mars. En revanche, nous ne nions pas les difficultés sanitaires, politiques et économiques qui se dressent. Les mesures d’urgence ont favorisé une robuste remontée des marchés financiers, et l’essentiel des gains envisageables s’est peut-être déjà concrétisé, surtout dans le cas des marchés boursiers.

Nous modulons notre positionnement en fonction des occasions (relatives) qui se présentent et du risque perçu. Nous ne croyons pas à une baisse importante des marchés financiers, mais nous souhaitons maintenir la possibilité d’en profiter si jamais il y en avait une. La répartition tactique de l’actif favorise donc actuellement une modeste surpondération des actions complétée par des titres de pays précis (pour l’instant, nous privilégions les actions des marchés développés nord-américains au détriment des marchés internationaux ou en émergence) et avec des titres libellés en devises ou comportant des taux de rendement susceptibles d’offrir une certaine protection en cas d’imprévu. Notre positionnement n’est pas figé. Nous évaluons sans cesse l’information dans cet environnement fluide et il pourrait donc changer.

Nous procédons actuellement à une évaluation soigneuse des titres détenus dans nos portefeuilles d’actions (habituellement des sociétés de qualité supérieure affichant un bilan solide et de solides assises financières) pour maintenir le niveau de risque et la volatilité éventuelle à un niveau approprié.

Les titres à revenu fixe sont le plus directement touchés par les mesures des décideurs. Les banques centrales ont en effet activement réduit les taux d’intérêt (et annoncé qu’elles continueront de le faire) pour soutenir l’économie. Pour l’instant, nous avons majoré le poids relatif des titres générant les taux de rendement les plus élevés.

Au cœur de ce combat collectif contre la pandémie, je tiens à remercier nos intervenants de première ligne du sacrifice qu’ils font pour nous protéger. Nous continuerons de notre côté d’être prudents dans l’évaluation de la conjoncture et apporterons les ajustements nécessaires le cas échéant.

Pour plus de renseignements, nous vous invitons à communiquer avec votre conseiller MD*. Si vous désirez obtenir plus de renseignements sur l’état actuel des marchés ou sur votre portefeuille, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller MD*, qui sera fera un plaisir de répondre à vos questions.

* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement).

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placements ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.

À propos de l'auteur

Mark Fairbairn, CFA, B.Eng., is a Portfolio Manager with the Multi-Asset Management Team of 1832 Asset Management L.P. He is responsible for the non-North American equity funds and pools as well as the currency overlay program within the equity funds.

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