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Banque du Canada : des probabilités de hausse des taux qui réduisent à vue d’œil

           Bol suspendu en cuivre avec une pièce de monnaie du dollar canadien.

Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux cible de financement à un jour à 1,75 %, invoquant la faiblesse de la croissance économique au Canada et dans le monde.

Après cinq majorations consécutives depuis 2017, le taux cible de financement à un jour est bloqué à 1,75 % depuis octobre dernier. L’annonce de la Banque a ceci d’intéressant que toute allusion à une éventuelle augmentation prochaine des taux en a été supprimée. La probabilité d’une majoration imminente est donc très faible.

Dans son annonce, le Conseil de direction de la Banque affirme « qu’un taux directeur expansionniste demeure justifié [et qu’il continuera] d’évaluer le degré approprié de la détente monétaire à mesure que les nouvelles données seront disponibles ».

Tensions géopolitiques, cours pétroliers, politiques de logement et taux d’emprunt

Plusieurs facteurs expliquent cette décision de maintenir les taux. Le gouverneur de la Banque, Stephen Poloz, a parlé de l’incertitude liée aux tensions géopolitiques, dont les tarifs douaniers et le Brexit, qui mine le moral des entreprises, nuit à l’activité et contribue à un ralentissement économique nettement plus accentué que ce qu’avait prévu la Banque dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier.

Plusieurs banques centrales se sont déjà adaptées ou indiqué qu’elles ralentiraient la normalisation de leur politique monétaire.

La Banque du Canada a par ailleurs révisé ses prévisions de croissance économique pour le Canada à 1,2 % en 2019, 2,1 % en 2020 et 2,0 % en 2021.

L’inquiétude persistante que suscite l’endettement des ménages, la croissance moins rapide que prévu du marché du logement et le ralentissement des investissements dans le secteur du pétrole et de l’énergie imputable à la baisse des cours pétroliers de l’an dernier ont aussi joué sur la décision.

Il est intéressant de constater que le sentiment du marché et les conditions financières se sont améliorés en raison des politiques de taux d’intérêt plus accommodantes, ce qui a depuis poussé à la hausse le prix du pétrole et d’autres biens.

La lumière au bout du tunnel

Les nouvelles ne sont pourtant pas que mauvaises. La Banque prévoit une reprise au Canada et dans le monde au deuxième trimestre cette année.

La Banque prévoit aussi un ressaisissement du marché du logement attribuable à la croissance démographique, aux effets des politiques de logement qui s’estomperont et à l’amélioration des conditions financières mondiales. La consommation devrait être stimulée par la forte croissance des revenus d’emploi ici au Canada. Abstraction faite du secteur pétrolier et gazier, l’investissement sera soutenu par un fort taux d’utilisation de la capacité et l’augmentation de la demande mondiale favorisera l’expansion des exportations.

Avec un taux d’inflation de base de près de 2,0 %, soit le taux ciblé par la Banque, l’inflation semble maîtrisée.

Aucun changement substantiel à notre stratégie

L’annonce de la Banque a tout de même suscité quelques émotions sur les marchés. L’indice composé S&P/TSX, qui avait plongé avant l’annonce, a remonté après pour ensuite reperdre les gains inscrits. Le dollar canadien s’est déprécié (par rapport au dollar américain) et les taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada ont reculé.

Comme toujours, nous continuerons d’évaluer l’état des marchés et, le cas échéant, d’apporter des changements. Pour obtenir des précisions sur l’annonce de la Banque du Canada ou sur votre portefeuille, nous vous invitons à communiquer avec votre conseiller MD.

À propos de l'auteur

Wesley Blight, CFA, CIM, FCSI, est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe Gestion d'actifs 1832 S.E.C. Il est responsable des résultats des fonds communs et des fonds collectifs à revenu fixe et de type « équilibré ».

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