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La Banque du Canada relève ses taux de 0,25 % et laisse entrevoir une pause

Points à retenir

  • La Banque du Canada relève de 0,25 % son taux de financement à un jour, qui passe à 4,5 %.
  • L’économie mondiale s’est montrée résiliente en 2022, et l’inflation se calme, mais demeure élevée.
  • La Banque prévoit maintenir ses taux d’intérêt à ce niveau, mais se dit prête à les hausser de nouveau au besoin.

À sa première réunion sur la politique monétaire en 2023, la Banque du Canada a décidé de relever de 0,25 % le taux cible du financement à un jour, car la demande excédentaire continue de faire monter les prix. Avec cette huitième hausse consécutive, qui porte le taux cible à 4,5 %, la Banque poursuit sa lutte pour ramener l’inflation à long terme à son objectif de 2 %. Comme prévu, elle maintiendra aussi son programme de resserrement quantitatif, ce qui signifie que les obligations du gouvernement du Canada qu’elle détient ne seront pas remplacées à l’échéance.

Fait intéressant, la banque centrale a indiqué qu’elle s’attendait à maintenir le taux directeur à son niveau actuel le temps d’évaluer l’incidence des augmentations cumulatives de taux d’intérêt. Elle a toutefois nuancé sa déclaration en ajoutant : « Le Conseil est prêt à relever encore le taux directeur si cela est nécessaire… »

Les projections de croissance de l’économie mondiale sont meilleures

Dans son dernier Rapport sur la politique monétaire, la Banque estime que la croissance de l’économie mondiale a atteint 3,6 % en 2022, et qu’elle devrait ralentir pour s’établir à 1,9 % en 2023 et à 2,4 % en 2024. Ces prévisions sont légèrement supérieures à celles d’octobre.

La banque centrale résume ainsi sa position : « Aux États-Unis et en Europe, les économies ralentissent, mais se révèlent plus résilientes [que prévu] au moment de la publication du Rapport sur la politique monétaire d’octobre. En Chine, la levée abrupte des restrictions liées à la COVID-19 a entraîné une révision à la hausse des prévisions de croissance […] La guerre que la Russie mène à l’Ukraine demeure une source importante d’incertitude. »

Un peu comme la Banque l’avait souligné en décembre, l’économie continue d’afficher une progression supérieure aux attentes et la demande reste excédentaire. Cependant, des signes indiquent que la politique monétaire restrictive de la banque centrale produit l’effet escompté. Les dépenses des ménages et la consommation se sont modérées, l’activité sur le marché du logement a diminué, les investissements des entreprises devraient ralentir, et les exportations vont probablement reculer avec la baisse de la demande. La Banque estime que l’économie canadienne a progressé de 3,6 % en 2022, et elle s’attend à une croissance de 1,0 % en 2023 et de 1,8 % en 2024.

L’inflation demeure élevée et généralisée

La diminution des prix de l’énergie et l’amélioration de la situation des chaînes d’approvisionnement mondiales contribuent à faire baisser l’inflation dans de nombreux pays. Au Canada, l’inflation est passée de 8,1 % en juin à 6,3 % en décembre. Mais avec l’augmentation persistante des dépenses liées à l’alimentation et au logement, les ménages canadiens doivent encore se serrer la ceinture.

À court terme, on s’attend à ce que l’inflation reste forte. Les mesures sur un an de l’inflation fondamentale demeurent élevées, mais celles sur trois mois ont diminué. On peut donc penser que l’inflation fondamentale a atteint son sommet. Selon la banque centrale, l’inflation devrait ralentir considérablement cette année, pour revenir au taux cible à long terme de 2 % en 2024.

Une décision en accord avec nos attentes et les ajustements apportés récemment à nos portefeuilles

L’économie mondiale est encore confrontée à des difficultés en raison des effets à retardement des hauts taux d’intérêt et des conditions financières restrictives, l’inflation restant obstinément élevée. Cela dit, l’économie montre déjà des signes de ralentissement et il ne devrait pas y avoir de resserrement des conditions financières au-delà de ce que les marchés ont déjà pris en compte.

Les risques sur les marchés mondiaux étant plus équilibrés, nous avons récemment augmenté la pondération de l’ensemble des actions dans nos portefeuilles et opté pour une position neutre par rapport aux titres à revenu fixe (légère surpondération) et aux liquidités (légère sous-pondération). Pour ce qui est des actions, nous avons réaffecté une petite portion des actions canadiennes (légère surpondération), américaines (légère surpondération) et internationales (sous-pondération) aux marchés émergents vu l’amélioration de la situation en Chine, comme nous l’avons mentionné précédemment.

En ce qui concerne les titres à revenu fixe, nous visons maintenant une courbe des taux plus prononcée (les taux de rendement des obligations à court terme devraient diminuer davantage que ceux des obligations à long terme) et nous privilégions une durée légèrement plus longue (sensibilité plus forte aux taux d’intérêt) en Amérique du Nord.

Pour obtenir plus de renseignements sur l’annonce de la Banque du Canada ou sur votre portefeuille, communiquez avec votre conseillère ou conseiller MD*.

Si vous voulez mieux comprendre l’incidence de la hausse des taux sur vos finances, au-delà de vos placements, voici quelques aspects importants à considérer.

La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est prévue le 8 mars. 

* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.

L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placement ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.

À propos de l'auteur

Wesley Blight, CFA, CIM, FCSI, est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe Gestion d'actifs 1832 S.E.C. Il est responsable des résultats des fonds communs et des fonds collectifs à revenu fixe et de type « équilibré ».

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