À savoir au sujet de la Silicon Valley Bank
Points à retenir
- La Silicon Valley Bank ne disposait pas de suffisamment de liquidités pour payer ses déposants.
- L’effondrement de la banque n’est pas un problème systémique.
- Les portefeuilles de MD n’ont pas beaucoup de placements dans SVB. Nous ne prévoyons donc pas de répercussions notables sur le rendement.
Le 10 mars, quand les déposants se sont rués sur la Silicon Valley Bank (SVB) pour retirer leurs avoirs par crainte que la banque ne devienne insolvable (situation appelée « panique bancaire »), les organismes de réglementation ont décidé de fermer l’institution financière. En gros, la SVB n’avait pas assez de liquidités pour payer ses déposants, et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC, la version américaine de la Société d’assurance-dépôts du Canada) a dû prendre les choses en main.
Étant donné l’inquiétude des déposants à propos de la situation des banques régionales partout au pays, la réaction des marchés à la fermeture de la SVB (et de la Signature Bank) a été sans équivoque. Comment une des plus grandes banques régionales des États-Unis en est-elle arrivée là? Y a-t-il un problème sous-jacent prêt à se manifester de ce côté-ci de la frontière?
Voici ce que vous devez savoir.
Déséquilibre entre les prêts et les dépôts de la SVB
Pendant la pandémie, la SVB (et les autres banques) a reçu beaucoup d’argent sous forme de dépôts, beaucoup plus qu’elle n’a pu en prêter. Pour pouvoir tirer un revenu de ces dépôts, elle a donc décidé d’investir les fonds dans des titres du Trésor américain à long terme, traditionnellement considérés comme des placements ultraprudents.
Mais au cours de la dernière année, les taux d’intérêt ont grimpé à un rythme jamais vu, et ces placements ont donc perdu beaucoup de valeur. En effet, il existe une relation inverse entre le rendement des obligations et les taux d’intérêt. Quand les taux augmentent, la valeur des obligations existantes diminue pour qu’elles restent concurrentielles avec les obligations nouvellement émises qui, elles, versent des intérêts plus élevés. Peu après que la SVB a annoncé avoir essuyé une perte de 1,8 milliard de dollars américains sur la vente de certains placements (d’une valeur de 21 milliards de dollars américains), ses déposants ont commencé à retirer leurs fonds. Bon nombre des déposants de la SVB sont des entreprises dont le solde dépasse largement le montant de 250 000 $ assuré par la FDIC.
L’insolvabilité de la SVB n’a donc pas été causée par des placements trop risqués, mais plutôt parce que la banque a été victime de la majoration rapide des taux d’intérêt et que sa clientèle se compose surtout d’entreprises détenant des dépôts importants.
Intervention des autorités pour rassurer les déposants et les marchés
Après la fermeture de la SVB par les organismes de réglementation régionaux, les autorités fédérales sont rapidement entrées en jeu pour renforcer la confiance de la population américaine envers son système bancaire afin de protéger l’économie du pays. Pour circonscrire la situation (et ainsi rassurer les marchés et prévenir la propagation de la panique bancaire), la FDIC s’est engagée à résoudre le problème de la SVB en offrant une protection complète à tous les déposants. Elle a aussi promis que ces derniers auraient accès à la totalité de leurs fonds à compter du lundi 13 mars. L’annonce concerne aussi les déposants de la Signature Bank.
En outre, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a annoncé du financement additionnel à l’intention des établissements admissibles pour aider les banques à satisfaire les besoins de tous leurs déposants.
La réaction des investisseurs du marché obligataire a été hors du commun. Les rendements à court terme ont enregistré leur recul le plus important sur un jour (le 13 mars) depuis octobre 1987, en réaction aux hypothèses sur les marchés, selon lesquelles les banques centrales devront bientôt assouplir leurs politiques en réduisant les taux d’intérêt. Il est trop tôt pour se prononcer. La réaction des autorités de protéger tous les déposants a toutefois été vigoureuse, prompte et très ciblée. La résolution rapide de ce problème isolé a permis aux banques centrales de poursuivre leurs efforts pour ralentir l’inflation élevée.
Répercussions directes minimes sur les portefeuilles de MD
Les portefeuilles de MD n’ont que très peu de placements dans SVB. Le Fonds collectif indice S&P 500 GPPMD n’a qu’une faible pondération dans les titres de la banque, et les fonds à gestion active n’en ont aucune. C’est la même chose pour la Signature Bank. Les fonds collectifs Platine MD ont une pondération minime similaire par l’intermédiaire des fonds sous-jacents et du portefeuille de sociétés détenues. Nous ne prévoyons pas que l’insolvabilité de la SVB et de la Signature Bank aura des répercussions notables directes sur le rendement.
Inversement, comme nous l’avons mentionné plus haut, les rendements ont fortement chuté, ce qui s’est traduit pas une importante appréciation des cours obligataires et, par conséquent, des pondérations en titres en revenu fixe dans nos portefeuilles.
Si les autorités doivent encore intervenir pour fournir du soutien additionnel et des garanties de dépôt supplémentaires afin d’atténuer les craintes d’autres faillites bancaires, nous nous attendons à ce qu’elles le fassent. Comme les rendements des obligations ont beaucoup diminué, les investisseurs ont exprimé un changement des attentes concernant la hausse envisagée des taux d’intérêt lors de l’annonce de la Fed la semaine prochaine. Toutes les banques centrales feront face à un défi de taille : gérer un taux d’inflation qui demeure trop élevé tout en tenant compte des inquiétudes liées à un système bancaire éprouvé aux États-Unis.
Même si nous avons récemment pris la décision tactique de sous-pondérer les actions pour réduire le risque, nous continuerons de surveiller la situation en fonction du processus de placement et du cadre décisionnel de l’équipe.
Pour obtenir plus de renseignements sur les questions abordées dans le présent article ou sur votre portefeuille, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseillère ou conseiller MD*.
* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.
L’information ci-dessus ne doit pas être interprétée comme des conseils professionnels en placement ou d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou de nature similaire applicables en contexte canadien ou étranger, et elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils d’un fiscaliste, d’un comptable ou d’un conseiller juridique indépendant.