Si vous travaillez ailleurs au Canada, consultez plutôt cet article.
Il arrive parfois que des médecins choisissent de travailler temporairement comme remplaçant ou de faire du dépannage en début de carrière. C’est certes un bon moyen d’acquérir de l’expérience, d’apporter sa contribution à une communauté, de concilier le travail et la vie familiale ou de gagner sa vie en attendant le début d’une formation complémentaire.
Peu importe vos raisons, voici quelques conseils qui pourraient bien vous éviter de tomber dans les pièges financiers courants si vous commencez votre carrière à faire du remplacement.
À FAIRE : S’informer sur la rémunération accordée pour un remplacement
Au Québec, la rémunération des remplaçants est établie dans les ententes de la RAMQ. Il n’est donc pas possible de négocier un supplément avec le milieu de travail. Par contre, les médecins dépanneurs bénéficient souvent d’avantages supplémentaires puisque leur tâche est de courte durée et qu’ils viennent en aide à un milieu qui est en découverture. Comme vous serez rémunéré selon le temps travaillé, vos payes ne seront pas régulières. Il vaut mieux planifier votre budget avec prudence.
À ÉVITER : Sous-estimer les démarches fiscales nécessaires
Si vous prévoyez demander des crédits d’impôt, vous devez d’abord vous plier aux règles de l’Agence du revenu du Canada (ARC) et de votre province et établir votre statut en tant que travailleur autonome. Par exemple, pour être considéré comme un entrepreneur indépendant, vous devez facturer régulièrement et détenir une assurance responsabilité professionnelle.
À FAIRE : Conserver les reçus de dépenses liées au travail
Comptabilisez vos dépenses professionnelles pour les déduire de vos revenus (ex. : frais de déménagement, dépenses de maison ou de bureau, utilisation d’un véhicule pour le travail, cotisations professionnelles et frais d’adhésion, ainsi que primes d’assurance). Conservez vos reçus (versions papier et numériques admissibles). Vous pouvez facilement suivre vos dépenses grâce à diverses applications mobiles. Les dépenses qui vous seront remboursées par la RAMQ (des frais de déplacement par exemple) pour vous rendre à votre lieu de travail ne pourront être déduites.
À ÉVITER : Se laisser surprendre par des pénalités fiscales
Le montant du premier chèque reçu comme travailleur indépendant peut sembler énorme. Or, n’oubliez pas que vous devrez payer vos impôts directement à l’ARC (et à Revenu Québec si vous travaillez dans la belle province) après avoir produit votre prochaine déclaration de revenus, puis tous les trimestres par la suite. Mettez donc de l’argent de côté en conséquence et faites vos paiements dans les délais pour éviter les intérêts et pénalités sur les sommes dues. Vous pourriez vouloir consulter cet article sur les acomptes provisionnels.
À FAIRE : Envisager de constituer une société
Lorsque vos revenus augmenteront, vous aurez peut-être avantage à exercer vos activités professionnelles au sein d’une société. Autrement dit, à vous incorporer. Ce faisant, vous créerez une entité juridique distincte. Entre autres avantages, le taux d’imposition des petites entreprises est nettement inférieur à celui des particuliers. De plus, les revenus d’affaires non versés en salaire peuvent être transférés dans un compte d’entreprise distinct et fructifier de façon fiscalement avantageuse. Pour déterminer si l’exercice en société est la solution pour vous, vous devez prendre en considération divers facteurs. Un conseiller MD* peut vous aider à prendre cette décision.
À ÉVITER : Se dépêcher d’ouvrir sa propre clinique
Le domaine de la médecine évolue, et le remplacement vous permettra peut-être de vous familiariser avec plusieurs modèles d’affaires, y compris avec toutes sortes de façons d’administrer de même que de gérer la facturation, les paiements, le personnel et les dépenses de bureau. Et, qui sait, vous rencontrerez peut-être un médecin qui deviendra votre mentor ou votre source d’inspiration!
À FAIRE : Vérifier ses protections d’assurance responsabilité professionnelle
En plus de détenir votre permis d’exercice dans la province ou le territoire où vous travaillerez comme remplaçant, vous devez souscrire à une assurance responsabilité professionnelle ou à celle de l’Association canadienne de protection médicale, selon le contexte dans lequel vous serez appelé à travailler, par exemple en salle d’opération ou d’urgence. Vérifiez auprès de votre agence de facturation pour remplir le formulaire permettant de bénéficier d’un remboursement partiel de vos coûts d’assurance responsabilité.
À ÉVITER : Ne pas prévoir de filet de sécurité
Comme médecin, votre revenu potentiel constitue l’un de vos actifs les plus précieux. Toutefois, comme travailleur autonome, vous n’aurez pas de congés de maladie payés, alors vous auriez avantage à prévoir un bon coussin. L’assurance invalidité peut remplacer en partie votre revenu si vous êtes victime d’un accident ou d’une maladie qui vous empêche de travailler. Vous devez aussi penser à l’assurance vie pour protéger votre famille. Sachez que plus vous souscrivez tôt à une assurance, moins la prime est élevée. Demandez à un conseiller MD pourquoi l’assurance invalidité et l’assurance vie sont indispensables.
À FAIRE : Réduire ses dettes
Même sans revenu stable, vous pouvez rembourser votre dette d’études. Votre prêt étudiant contracté auprès du gouvernement du Québec, devra être remboursé. Vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt sur les intérêts payés sur votre prêt étudiant. Ne le remboursez pas à l’aide de votre marge, vous perdrez cet avantage!
Si vous avez une marge de crédit souscrite pendant vos études, passez en revue ses modalités, qui pourront changer lorsque vous commencerez à exercer. Prévoyez le remboursement graduel de vos prêts (mais gardez du jeu pour les mois de vaches maigres) afin de réduire le solde dû au minimum.
À ÉVITER : Avoir peur de recourir à sa marge de crédit
Les entrées et sorties d’argent pourraient fluctuer entre deux périodes de remplacement ou deux paiements. Une marge de crédit vous permettra de combler les manques à gagner en attendant que vos revenus se stabilisent et vous servira de coussin en cas d’urgence. C’est aussi une façon d’emprunter beaucoup moins coûteuse que les cartes de crédit, dont les taux d’intérêt sont plus élevés.
À FAIRE : Prendre de bonnes habitudes financières
L’expérience de la planification financière que vous aurez acquise pendant vos remplacements vous sera fort utile si vous décidez d’ouvrir votre propre clinique. Votre statut de travailleur autonome vous aura probablement habitué à prendre vos finances en main et à gérer un budget tout en vous fixant des objectifs personnels et professionnels à court et à long terme.
À ÉVITER : Avoir l’impression de devoir tout faire en même temps
À cette étape de votre carrière, vous avez peut-être l’impression que c’est assez de gérer vos dépenses professionnelles, de rembourser vos dettes et de faire avec des revenus en dents de scie sans en plus devoir mettre de l’argent dans un compte d’épargne ou un régime d’épargne-retraite, et c’est normal.
Sachez qu’un conseiller MD peut vous aider à répondre à tous vos besoins en matière de planification financière comme remplaçant puis comme médecin à temps plein. La planification financière est un cycle au cours duquel vous définissez vos priorités, selon l’étape où vous en êtes dans votre vie et votre carrière et compte tenu de vos objectifs, de vos obligations et de la suite des choses.
* « Conseiller MD » désigne un conseiller financier de Gestion MD limitée (au Québec, un conseiller en placement) ou un gestionnaire de portefeuille de Conseils en placement privés MD.